Le 25 janvier, la SNCF lançait TGVmax, un abonnement permettant aux voyageurs de 16 à 27 ans de voyager quasiment librement à travers la France pour 79 euros par mois. Trois mois après ce lancement en fanfare, jetons un premier coup d’œil dans le rétro.
Mettons les pieds dans le plat dès maintenant : TGVmax n’est pas un abonnement forfait France entière permettant de voyager de manière complètement illimitée sur l’ensemble du réseau SNCF. Histoire de bien être sur la même longueur d’onde, le véritable pass illimité (donc l’abonnement forfait) coûte la bagatelle de 890 euros par mois tout en ajoutant ensuite 1,50 euro par réservation. L’abonnement TGVmax, lui, permet de voyager sur un grand nombre de trains éligibles circulant hors période de forte affluence. En clair : plus les trains sont chargés, moins les places destinées aux porteurs de l’abonnement TGVmax sont nombreuses.
Oui, nous avons vu passer quelques messages et tweets de clients fort marris de ne pas trouver leur bonheur parmi les résultats d’une recherche lancée avec leur abonnement : un Paris – Lyon un vendredi soir serait aussi rare qu’un café à un euro au wagon bar. Ceci dit, les trains éligibles sont là et bien là hors des périodes les plus chargées. Aucun souci, par exemple, pour voyager entre Paris et Marseille un jeudi matin.
Pour dire les choses franchement, si vous êtes un étudiant à l’emploi du temps un peu flexible, salarié d’une entreprise pas du tout refroidie à l’idée de vous voir télé-travailler (si ça vous tente, sachez qu’on recrute de notre côté) ou si vous avez simplement décidé de prendre trois-quatre mois pour faire un tour de France de toutes les lignes à grande vitesse, vous ne devriez pas rencontrer de problème pour voyager à coup de billets à 0 euro.
Parfois, la ruse doit être de mise, notamment sur les axes les plus demandés. Pour faire Paris – Marseille, il peut être judicieux de partir vers Valence ou Avignon, d’y passer quelques heures et de prendre un autre TGV pour finir le parcours vers le sud. D’un seul tenant, les disponibilités peuvent être moins importantes.
L’abonnement TGVmax, c’est – en théorie – le pendant ferroviaire d’Edouard Leclerc : « vous savez que vous voyagez moins cher ». Ici, chez Trainline, nous sommes une bonne petite dizaine à être titulaires du précieux sésame. En compilant quelques données, on a voulu en avoir le cœur net : l’abonnement TGVmax est-il oui ou non une bonne affaire pour notre livret A ?
Résultat, « c’est oui » : l’abonnement TGVmax a fait chuter notre budget train d’une bonne moitié (dans le pire des cas). Passons sous silence le fait que nous voyageons désormais beaucoup plus et comparons ce qui est comparable : l’argent. Dans le cas de l’auteur de ce joyeux article, le budget consacré au train est passé de 278,9 euros par mois, en moyenne, à 122,2 euros depuis sa souscription à l’abonnement TGVmax, le tout en voyageant beaucoup plus. On compte là-dedans l’abonnement, les quelques billets de TER et d’Intercités sans réservation obligatoire ainsi que les TGV qui n’étaient pas éligibles à l’abonnement ou malheureusement complets.
TGVmax, c’est un petit peu comme le fameux restaurant chinois, perdu en face d’un Carglass-répare-Carglass-remplace au fin-fond d’une zone industrielle. Le buffet est illimité, et vous ne payez que si vous ne terminez pas votre assiette. Avec TGVmax, c’est globalement la même histoire, le riz parfumé à la vapeur en moins. Votre billet Paris – Nice était parfait en tout point mais vous sentez que vous allez louper ce train ? Annulez, diantre. Si vous n’y touchez pas, vous aurez beau nous envoyer le plus bel e-mail du monde, vous ne pourrez plus réserver au départ de Paris jusqu’au lendemain matin. Il vous restera la possibilité de dormir dans le Hall 2 de la Gare de Lyon, entre un baby-foot et une balayeuse, bercé par la douce voix de Simone. Tentant, ceci dit.
Être titulaire d’un abonnement TGVmax ne donne absolument pas le droit de voyager sans billet. Certains ont parfois pris l’habitude de voyager sans réservation ou avec un billet précédemment annulé. Pour la SNCF, voyager avec un billet annulé revient exactement au même que de voyager sans billet. C’est une fraude ca-rac-té-ri-sée (à prononcer avec un accent qui chante le soleil). Résultat des courses : une amende salée, en tout cas beaucoup plus chère qu’un billet à zéro euro. Il ne servira ensuite à rien d’aller offrir du poirat au guichetier d’Argenton-sur-Creuse : il faudra payer l’amende en question pour éviter les foudres du Trésor Public (et Dieu sait qu’il foudroie fort).
Jusqu’ici tout allait bien, vous voyagiez entre Clermont-Ferrand et Moulins-sur-Allier. Votre Intercités venait de quitter la gare de Vichy, vous regardiez les prés fraîchement labourés et les cages à maïs défiler par la fenêtre de la voiture 14. Et là, surgit Jérôme, le contrôleur (on dit Agent de Service Commercial Train, dans le jargon). Vous lui présentez le fameux code-barre et voilà que Jérôme vous demande vos papiers. Carabistouille. Vous n’avez que votre carte T2C en poche et Jérôme n’en veut pas. Hop, vous voilà propulsé vers la case régularisation à bord.
Certains de nos clients persistent à naviguer entre Trainline et le site de notre cher concurrent. Le souci, c’est qu’on s’y perd vite : vous êtes plusieurs dizaines à avoir égaré vos réservations dans les méandres d’Internet. La meilleure solution reste donc de tout réserver au même endroit. À vous de choisir, nous restons follement neutres sur la question.
La première classe fait envie : une place isolée, la fameuse prise électrique et la petite lampe à l’abat-jour de plastique font rêver jusqu’aux plus snobs d’entre nous. Pourtant, il faudra vous y faire, l’abonnement TGVmax ne vous permet de bénéficier (que) de places en seconde classe. C’est comme ça et pas autrement. Ne tentez pas d’énerver à nouveau Jérôme, notre ASCT.
Le dernier né des abonnements SNCF permet de naviguer entre quelques destinations assez sympathiques. Les trains de nuit, notamment, sont compris dans les trains éligibles aux porteurs de l’abonnement TGVmax. Vous pouvez par exemple grimper dans un Intercités un mercredi soir à Paris Austerlitz, vous endormir dans votre duvet posé sur une couchette et vous réveiller le jeudi matin à Saint-Jean-de-Luz (j’ai calculé pour vous, la gare est à 260 mètres de la mer).
Comme son nom ne l’indique pas, l’abonnement TGVmax permet d’emprunter les Intercités à réservation obligatoire. Vous pouvez par exemple voyager à bord d’un Clermont-Ferrand – Paris, d’un Paris – Limoges ou d’un Bordeaux – Marseille. Il est ainsi complètement possible de commencer à courir à deux pas des arènes de Nîmes et de finir son jogging sur le Vieux Port, à Marseille, le tout sans être excessivement essoufflé.
Vous pouvez aussi tout à fait aller jusqu’à Briançon, marcher quelques mètres le long de la départementale 136, traverser la Durance et tourner à gauche Rue du Moulin. Faites une centaine de mètres, jusqu’à la route de Gap et empruntez l’Avenue de Provence. Vous apercevrez sur votre droite le télécabine qui vous embarquera jusqu’au beau milieu du Parc National des Écrins, sac sur le dos.
Si vous avez des envies de voyages au pied levé, de petits déjeuners à Saint-Jean-de-Luz et de randonnées dans les Écrins précédées d’une petite escapade en télécabine, l’abonnement TGVmax est toujours disponible sur Trainline.